Dans cet article nous allons aborder les règles de base pour réaliser des enduits à la chaux.
Nous ferons un trou d’horizon des solutions que nous avons élaborées année après année pour réaliser tous les détails et résoudre les nombreux problèmes qui apparaissent au fur et à mesure de la réalisation des différentes couches de l’enduit.

Nous avons choisi parmi les très nombreuses façons d‘enduire à la chaux, l’enduit «trois couches» sur les supports les plus courants dans la région Rhône-Alpes ( Pisé, pierres, galets, blocs agglomérés de ciment, briques alvéolaires )

Ces trois couches permettent d’éviter l’apparition des fantômes : la silhouette des blocs préfabriqués ou les supports de natures différentes réapparaissent généralement si l’enduit comporte moins de trois couches.

Il s’agit d’une voie moyenne entre les enduits 6 à 7 couches destinés à être peints à fresque à l’époque romaine et les enduits grossiers 1 à 2 couches de la construction rustique XIXe que nous rencontrons parfois dans la région.

Nous parlerons aussi des enduits terre car ils sont indispensables à la mise en œuvre des enduits à la chaux sur certains supports terre.


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Avant le chantier

Pourquoi choisir la chaux ?

parce qu’elle est souple
Moins riche en argile que le ciment, elle est plus souple que lui. Elle convient donc particulièrement aux constructions anciennes qui ne sont pas bâties sur des semelles rigides et sont soumises aux mouvements du sol. De plus, elle encaisse mieux les différences de support qu’on trouve fréquemment dans la construction traditionnelle.

parce qu’elle est poreuse
Elle est aussi plus poreuse que le ciment, elle laisse passer la vapeur d’eau . Elle est donc indispensable dans les cas où les murs sont rendus humides par des remontées capillaires, ou par nos activités humaines (respiration, douche, cuisine)

parce qu’elle permet la réutilisation des matériaux de construction une fois l’enduit en fin de vie. Les pierres ou les briques montées et enduites à la chaux peuvent facilement être désolidarisées du mortier, et réutilisées aussitôt. Ce n’est pas possible avec les ciments qui restent collés aux pierres en grosses concrétions. D’autre part, la chaux aérienne peut-être cuite une nouvelle fois et recommencer son cycle : voir § 3.1.a

Définir ce qu’est un matériau sain, propre ou écologique.

Une grille de lecture du matériau est nécessaire pour y voir clair. Il faut prendre en compte toute la vie du matériau (Source, Fabrication, Transport, Mise en Œuvre, Usage, Recyclage, Durée).Cela nous permet de considérer l’énergie utilisée, de la fabrication au recyclage . On peut aussi se pencher sur le coté social, c’est à dire : quels sont les ouvriers qui fabriquent, qui transportent etc. , quelles sont leurs conditions de travail, ont-ils une couverture sociale etc.… Cette réflexion est applicable dans le bâtiment et tous les autres domaines, agro-alimentaire, pétrochimie, vêtements etc.

En plus du bilan carbone global vous avez un bilan social qui vous permet de juger plus facilement le matériau.

Pour ce qui concerne la chaux aérienne:

Sa source n’est pas renouvelable, mais elle est très courante à la surface de la terre et en France en particulier.
Il faut avouer qu’elle coûte beaucoup d’énergie à la fabrication, chauffage à 900°C

Transport: Comme elle est peu employée en France, au regard des tonnes de ciment, elle est mal fabriquée.(la plupart de la fabrication de chaux française sert aux industries métallurgiques, avec un petit peu pour l’agriculture, où la pureté du résultat importe peu) On trouve peu de chaux en pâte française. Elle est donc généralement importée d’Espagne par exemple, où les charges sociales sont très faibles.
Mise en œuvre : Si on utilise la chaux en pâte, elle n’irrite pas les voies respiratoires, elle reste irritante pour la peau, il faut impérativement mettre des gants.
À l’usage : elle est très saine.
Recyclage : elle n’endommage pas le support et permet sa réutilisation, elle est facile à déposer et inoffensive dans les déblais.
Durée de vie : de l’ordre du siècle si elle est suffisamment dosée, voire beaucoup plus.

Organisation du chantier

Savoir organiser un chantier c’est savoir :

-évaluer la quantité de matériaux nécessaire et organiser l’approvisionnement de ces fournitures.

-évaluer le temps d’exécution, (2h par m² environ pour un enduit 3 couches) en tenant compte du nombre d’exécutants,

de la taille et de l’état des façades,

de la durée nécessaire de séchage des couches, du temps de travail disponible par semaine.

de la quantité d’échafaudage disponible du matériel employé

Pour les quantités, commencez par évaluer le volume de sable de chacune des couches. Une première couche devrait mesurer 5 à 7 mm d’épaisseur mais les premières sont souvent plus épaisses à cause de l’irrégularité du support.

Prenons un exemple : soit un mur de moellons de pierres nécessitant une première couche de 3 cm d’épaisseur.(3 cm est une moyenne entre les 5/6 cm au fond du joint et les 5 mm sur le devant de la pierre.) S’il fait 100 m² le volume de cette couche sera de 0,03 m x 100 soit 3 m3. Pour calculer la quantité de chaux il faut bien sûr prendre en compte le dosage chaux/sable.

Pour un dosage de 1 vol de chaux pour trois de sable le volume de mortier est celui du sable.

Pour un dosage de 1 vol de chaux pour deux de sable, le volume du mortier est égale à 1,2 volume de sable. Donc pour faire 3 m3 de mortier (pour un dosage à 1 pour 3 ) il faut 3 m3 de sable et 1 m3 de chaux.

Donc pour faire 3 m3 de mortier (pour un dosage à 1 pour 2 ) il faut 2,5 m3 de sable et 1,25 m3 de chaux.

Le sable et la chaux se vendent plutôt au poids, il faut donc vous renseigner sur leur masse volumique les bons commerçants les connaissent toujours.

Choix du matériel

L’échafaudage devra être stable et confortable. Préférez un échafaudage de 1 m de large plutôt qu’un 60 ou 70 cm sur lequel vous croisez difficilement quelqu’un. La réglementation en vigueur pour les professionnels préconise entre autre un accès aux étages par l’intérieur par des plateaux trappes, des garde-corps à chaque niveau à 1 m avec aussi une barre horizontale à 50 cm, une plinthe qui évite les chutes d’outils ou de gravats, une triangulation longitudinale, ainsi que des éléments de stabilisation latérale évitant le renversement . Conformez-vous à ces quelques exigences et vous aurez d’excellentes conditions de travail, donc moins de stress et un gros gain d’énergie et donc une meilleure productivité.
Le malaxeur ou la bétonnière.
Préférez un malaxeur (outil à cuve fixe comprenant plusieurs pales en mouvement qui mélangent le mortier) à une bétonnière (outil à cuve mobile comprenant des pales fixées dedans). La bétonnière comme sont nom l’indique convient parfaitement pour la réalisation de béton de ciment. Cet outil mélange moins bien les mortiers de chaux et parfois pas du tout les mortiers de terre. La chaux reste souvent collée au fond alors que le sable vient devant. Un nettoyage soigné atténue le phénomène.

Pour acheminer le mortier aux étages vous avez le choix entre la poulie avec cliquet anti-retour, le monte- matériaux (chariot qui circule sur une échelle), le treuil électrique, et le malaxeur-projeteur.

Après divers essais, la poulie et le treuil électrique me paraissent les outils les plus faciles à utiliser. L’utilisation du malaxeur-projeteur va dans le sens de l’industrialisation du Bâtiment , une telle pratique provoque la disparition des savoir-faire et par conséquent fragilise la pérennité des emplois, elle augmente la productivité des ouvriers sans pour autant améliorer leurs conditions de travail ni leurs salaires.

Une fois le mortier arrivé à l’étage vous le stockez dans une auge ou gamate d’une contenance de 20 à 40 l environ.

Les truelles sont rondes ou carrées, taille 18 à 20 cm, les 22, 24, et 26 cm sont réservées aux colosses.

Les taloches sont au nombre de deux par travailleur, elle sont en bois 24 par 30 cm environ pour la grande et 15 par 18 pour la petite dite frottoir ou talochon.

Conditions climatiques

Saisons idéales
Les enduits sont réalisés si possible au printemps ou en automne. Pendant ces saisons la température et le taux d’humidité de l’air permettent de travailler correctement : Les conditions les meilleures sont une température aux alentours de 20°C avec peu de vent.

Températures, et vents dominants
Il est possible de réaliser des enduits sans prendre trop de risque entre 5 et 25 °C . La direction du vent ( Nord asséchant ou Sud humide favorisant un séchage lent donc de bonne qualité) est aussi importante que la température. Un vent sec à 25°C fera craqueler un enduit qui se comporte bien par vent humide à la même température. Les températures extrêmes sont les ennemies du maçon. Il faut éviter de travailler à moins de

5°C surtout par vent humide ou à plus de 25°C surtout par vent sec.

Si vous travaillez au delà de ces seuils vous allez devoir ajouter du matériel et de l’énergie en quantité.

Été
Si vous devez travaillez par plus de 25°C et vent sec il faut prévoir des dispositifs pour ralentir la vitesse de séchage des mortiers. Par exemple vous pouvez placer plusieurs couches de filets de protection sur les échafaudages ou suspendre des draps mouillés contre les murs ou encore pulvériser de l’eau sur les enduits en cours de séchage, le premier et parfois le deuxième jour.

Hiver
Si vous devez travailler par moins de 5°C, il faut savoir que la prise des mortiers est considérablement ralenti et parfois les couleurs de la couche de finition sont modifiées. D’autre part, autour de 5°C, la température peut passer en dessous de 0°C. Là l’enduit gèle, l’eau qu’il contient gonfle et au dégel votre enduit se transforme en millefeuille.

Il est très difficile de chauffer une façade. Je vous déconseille d’emballer l’échafaudage avec une bâche en plastique et de chauffer l’air avec un chauffage gaz car ce dernier, souvent utilisé sur les chantiers, dégage lors de la combustion du CO² et de l’eau qui modifient les conditions habituelles de prise et augmentent donc le nombre de facteurs que vous devez gérer.

Chapitre 2 : Les supports

Les murs traditionnels.

Le pisé
Les murs en pisé sont constitués de couches de terre damées à l’aide d’un fouloir entre deux banches en bois ou métal. Il est courant dans la région d’appeler «Pisé» les murs de maçonnerie de petits galets hourdés avec un mortier maigre * : c‘est une erreur due à la perte des savoir-faire pré-industriels.

Soubassements
Les murs en pisé sont généralement construits sur des soubassements en maçonnerie de pierre anguleuses ou galets. Dans certains cas ce soubassement est presque inexistant. Il existe deux raisons principales à cela :

Soit le niveau du terrain est monté au cour du vingtième siècle suite à un re-goudronnage fréquent de la chaussée, si le bâtiment est contre une route (on voit jusqu’ à 15 cm par couche de revêtement routier) soit suite à un remblaiement de terre et ou gravats artificiels ou accidentels (inondation, glissement de terrain)
Soit le commanditaire de la maison n’avait pas les moyens nécessaires pour réaliser ou faire réaliser un soubassement. Il en est d’ailleurs de même pour les fondations. Dans la construction rurale dauphinoise elles ont une profondeur comprise entre 0 et 100 cm;
Epoque de construction

Les murs en pisé de la région datent principalement du XIXe plus rarement de la première moitié du vingtième siècle. Les chantiers de murs en pisé ont recommencés à la fin du XXe siècle.

Terroirs et habitudes locales.
Les banchées pré-industrielles mesurent environ 2 m de long par 50 à 90 cm de haut. Les couches de terre damées mesurent 5 à 12 cm de haut. Parfois les ouvriers plaçaient un peu de mortier de chaux sur les bords de la banche de façon à faciliter l’accroche d’un enduit mono couche à la chaux. Ce dispositif apparaît sur les murs décrépis, on voit une alternance de lignes claires du mortier chaux/terre ou chaux/sable et de lignes

foncées de la terre pure.

L’intérêt de mettre de la chaux en bord de banchée est de créer une accroche électronique ou chimique du mortier de chaux sur le mur : le calcaire (la chaux prise donne du calcaire CaCO3) a la caractéristique d’adhérer par phénomène électrostatique, les électrons de la couche d’enduit viennent tourner autour des noyaux des atomes du mortier du mur, c’est ce que les chimistes appellent l’effet «Velcro». Un enduit terre sur de la chaux ou un enduit chaux sur de la terre adhère uniquement de façon mécanique. Dans ce cas il ne faut pas que le pisé soit trop lisse.

Les murs en pisé réalisés au XXe et XXIe siècle ont des soubassements en béton armé en pierres ou en galets

.

Particulièrement sur le pisé, un enduit doit toujours être le plus fin possible. (exception faite des enduits isolants comme le chaux-chanvre) ceci pour deux raisons :
-Un enduit doit être le plus perméant possible et donc l’augmentation de son épaisseur augmente sa résistance au passage de l’humidité.

-Le pisé étant un support à faible résistance à l’arrachement , l’enduit doit peser le moins possible. Personne ne se plaindra de fabriquer un minimum de mortier pour un maximum de surface couverte.

Les murs en galets et/ou en moellons de pierre .
Ce type de support ne pose pas de problèmes particuliers voir chapitre 4 : mise en œuvre

Les murs en matériaux industriels

Les blocs agglomérés de ciment.
Il s’agit d’un matériau industriel ayant quelques qualités écologiques. Il est produit localement et avec une faible consommation d’énergie. Le bloc ne contient que 10/15% de matière cuite (le ciment) le gravier étant non chauffé, Il présente le défaut d’être peu perméable à la vapeur d’eau et non isolant thermiquement.

Il est fabriqué par des travailleurs ayant des droits sociaux corrects.

Ce type de support ne pose pas de problèmes particuliers pour recevoir un enduit voir chapitre 4 : mise en œuvre

Les briques alvéolaires, blocs de béton cellulaire, briques chaux/chanvre
Les briques alvéolaires.

Il s’agit d’un matériau industriel ayant peu de qualités écologiques. Il consomme énormément d’énergie à la fabrication, beaucoup au transport. (le routier qui vous livre avoue avoir parcouru 700 ou 800 km pour rassembler les différents types de briques que vous avez commandés). Il absorbe trop vite l’eau que vous mettez pour enduire le mur. Il présente l’intérêt d’être sain à l’usage, c’est à dire qu’il ne dégage pas de solvant ou autres produits néfastes à la santé. Ce matériau n’est commercialisable à un prix correct que parce que les fabricants ne payent pas l’énergie nécessaire à sa cuisson. La chaleur est obtenue par la combustion de déchets industriels.

Les blocs de bétons alvéolaires.

Il s’agit d’un mélange de produits alumineux et de chaux aérienne. Ce matériaux est très difficile à enduire. Il est malheureusement préférable de le peindre avec un revêtement industriel épais type R.P.E (revêtement plastique épais) ou autre mélange de colle de solvant et de charge*.

Le béton banché
L’enduit accroche difficilement sur le béton banché, il est donc conseillé de réaliser un gobeti très dosé en

ciment (1 vol de ciment pour un vol de sable 0/4mm) et de bien laisser sécher 3 jours par temps normal avant de passer la deuxième couche. Les couches doivent être les plus fines possible. Le résultat n’est pas garanti.

Les plaques de doublage intérieur (voir chapitre 5)

Les murs à ossature

La botte de paille.
Il s’agit du matériau écologique par excellence, étant presque totalement végétal son impact environnemental est extrêmement faible. Fabriqué localement dans de bonnes conditions sociales, il mérite la meilleure note.

Les murs en bottes de pailles se classent en deux catégories : la famille de la paille porteuse (sans ossature) et la grande famille des ossatures bois remplies en bottes de paille. De nombreux ouvrages traitent de la construction en paille je ne m’étendrai donc pas sur le sujet.

Quelque soit la technique utilisée pour construire les murs il est préférable pour faciliter la circulation et l’évacuation de l’humidité de réaliser les premières couches avec de la terre et de finir éventuellement avec de la chaux.

L’enduit bi-couche, plâtre et chaux-plâtre semble aussi efficace. Attention aux pseudo-plâtres vendus dans le commerce, certains contiennent beaucoup de colle et sont très probablement peu perméant.*

Le terre-paille.
Il s’agit aussi d’un bon matériau écologique , comme la botte de paille, étant presque totalement végétal. Son impact environnemental est extrêmement faible. Il présente le défaut d’être difficile à utiliser par une entreprise, la lenteur d’exécution lui donne un coup élevé.

Pour l’enduit idem bottes de paille.

Chapitre 3 : Les mortiers

Lorsqu’on parle d’enduit «à la chaux», on reste dans le vague. Il ne s’agit pas d’utiliser un prêt à l’emploi qui contient quelques % de chaux avec de la colle de la charge et du solvant qui vous asphyxie quand vous êtes au poste du gâcheur et qui asphyxiera votre bâtiment par blocage des circulations d’humidité.

Un mortier est constitué d’un liant, de sable et d’eau

Les liants

La chaux aérienne
Avant de la décrire je précise que la chaux aérienne est facile et agréable à utiliser si elle est en pâte et mélangée à du sable de pouzzolane.

La chaux aérienne est obtenue par cuisson aux alentours de 900 °C de calcaire presque pur (Ca CO3) contenant 0 à 8 % d’argile. (de 0 à 1% d’argile, elle est appelée «chaux grasse», parce qu’elle est plus onctueuse à travailler, de 2 à 8%, chaux maigre) Elle est dite aérienne parce qu’elle ne prend pas dans l’eau.

On peut donc la conserver en pâte.

Dans le commerce on trouve la chaux aérienne pure sous deux formes différentes.

La chaux aérienne en poudre est pénible à utiliser à cause de sa pulvérulence. Sa faible masse volumique (0,5) en fait une poudre particulièrement volatile qui provoque (si on l’utilise sans masque respiratoire) des inflammations des sinus et brûlures diverses. Cette forme de conditionnement nous vient de l’industrie, la chaux est mise en poudre comme de ciment. La chaux aérienne en poudre met plusieurs semaines à s’humidifier complètement ce qui n’est pas compatible avec la logique de chantier.
La chaux aérienne en pâte peut être obtenue par deux procédés différents : l’immersion de chaux aérienne éteinte en poudre qui donne une pâte d’une qualité suffisante pour réaliser des enduits de façade, et l’immersion de chaux vive en blocs ou en poudre qui donne une chaux d’une excellente qualité pour tous les usages du bâtiment. Plus la chaux aérienne trempe longtemps , meilleure est sa qualité.
image

Il est préférable de choisir de la chaux aérienne en pâte plutôt qu’en poudre cycle de la chaux aérienne

Roche Calcaire Ou mortier pris CaCO3

CALCINATION CARBONATATION

à 900°

Chaux vive
CaO

Mortier frais

+H2O

GACHAGE

EXTINCTION +H2O+sable

dégagement de chaleur

Hydrate de Chaux Ca (OH)2

Ou chaux éteinte

Chaux aérienne

Les chaux hydrauliques naturelles
La Chaux hydraulique est obtenue par cuisson de calcaire argileux (ou parfois argilo-siliceux) contenant 8 à 20 % d’argile. Elle prend plus vite, même en milieu humide (d’où son nom).

Chaque chaufournier produit une chaux unique issue de la roche exploitée.

Le ciment prompt fait partie des chaux hydrauliques, il est issu de la cuisson d’une roche calcaire très

fortement argileuse.

les liants artificiels
Les ciments du début du XXe siècle étaient obtenus par cuisson d’une roche calcaire à laquelle les cimentiers rajoutaient artificiellement de l’argile et d’autres minéraux. D’où la dénomination populaire d’«artif’». Aujourd’hui ce sont de complexes formules chimiques suffisamment dangereuses pour que la médecine du travail nous déconseille de le stoker plusieurs mois dans un local fermé.

La fabrication des enduits «prêt à l’emploi» marque une nouvelle étape dans l’industrialisation. Elle est motivée par la nécessité de trouver un débouché aux déchets produits par les industries chimiques et métallurgiques et de fabriquer un produit utilisable par une main d’œuvre non qualifiée, il s’agit donc d’un système encourageant les emplois à statut précaire. D’autre part ces produits, trop étanches, ne conviennent pas à la maçonnerie ancienne ou saine. Nous n’en utiliserons donc pas.

Les argiles
Elles sont contenues dans les terres naturelles et, accompagnées des sables et de l’eau du sol, elles jouent le rôle de liant dans les mortiers de terre. Il serait inutile de les commercialiser à part, comme liant, puisqu’elles sont déjà mélangées dans des terres qu’on pourrait appeler des enduits prêt à l’emploi naturels.

Il faut simplement retenir qu’elles sont nombreuses et qu’elles n’ont pas toutes des propriétés compatibles avec l’enduit. C’est pourquoi avant d’utiliser une terre qui paraît argileuse, il faut faire des essais. Dans la plupart des cas, si la teneur en argile dépasse 20%, l’enduit se fendillera au séchage.

Les sables

Forme et dimension des grains (concassés, roulés).

La forme et la dimension du grain nous font choisir un sable pour tel ou tel usage:

Les sables lavés avec les plus gros grains 0/5, 0/6 mm servent aux couches d’accroche quel que soit la forme du grain

Les sables moyens, lavés ou non lavés servent aux couches de dressage quelque soit la forme du

grain

Les sables les plus fins à grains rond servent aux couches de finition.

Plus un mortier est réalisé avec un sable gros plus il sera résistant ; pour les couches de dressage il est préférable d’introduire du sable non lavé (argileux) à grains rond pour augmenter l’adhérence des truellées jetées sur le mur.

Exemples
Un sable lavé 0/5 mm (un gros grain) : il contient essentiellement des grains de 0,1 à 5 mm . Il convient parfaitement à la réalisation d’une couche d’accroche dite gobeti quelque soit la forme des grains,
Un sable 0/4 non lavé : il contient des grains de 0 à 4 mm de diamètre. La présence de particules dites « fines » ou « limon » empêche le maçon de réaliser une couche d’accroche rugueuse, les truellées jetées contre un mur vont ressembler à des mottes de beurre et non pas à une bollée de muesli renversée, comme il se doit. Ce sable conviendra mieux à la réalisation d’une couche de dressage ou si les grains ne sont pas trop anguleux à une couche de finition.
Un sable non lavé 0/3 à grains rond : celui là convient à la réalisation d’une couche de finition.

Le « Tamé » (qui porte le nom de son lieu d’exploitation ) , correspond à se troisième exemple.

Nature géologique (siliceux, , calcaires, pouzzolaniques, argileux (non lavés)…)

Suivant leur nature, les grains de sables vont se contenter d’être collé ensemble par le liant d’autres vont chimiquement s’associer au liant : les sables calcaire et siliceux s’associent intimement à la chaux. Il me semble que ce n’est pas le cas avec les sables de basalte ou autre.

On trouve généralement des sables à grains rond en plaine, et sables à grains anguleux en montagne.

Le sable de pouzzolane ou pierre ponce

Ce sable s’utilise avec de la chaux aérienne dans des proportions suivantes. 1 Volume de chaux en pâte (ou 1,33 volume de chaux en poudre) 1 volume de sable de pouzzolane et 2 à 3 volume de sable autre.

L’incorporation de ce sable rend le mortier à la chaux aérienne plus respirant que s’il avait été gâché avec un sable autre et plus dur aussi.

Il faut toujours essayer un sable avant d’en commander une grande quantité. Certains, de par leur composition, leurs granulométrie ne « collent » pas au liant. A Bourgoin Jallieu vous pouvez acheter un beau sable blanc qui, mélangé à du ciment et de l’eau donne… du sable. Ce sable doit être mélangé à un autre avant d’y ajouter de la chaux ou du ciment. C’est souvent le cas avec les sables 0/1, 0/2 non lavé.

Les mortiers

Logiques de succession des couches d’enduit

Quel que soit le nombre de couches d’un enduit, la logique mécanique et hygrométrique est la même :

Approche mécanique:

Les couches de mortier doivent être de plus en plus tendre à mesure qu’on se rapproche de la surface. Il ne faut pas que la couche de mortier, lorsqu’elle fait son retrait arrache son support. La première couche devra donc être plus tendre que le mur. Une couche composée d’un volume de ciment pour un volume de sable arracherait un jointoiement des pierres à la chaux et éventuellement certains parements de pierre au séchage. Il faut aussi que l’enduit puisse être déposable, il faut pouvoir démonter le mur. (si l’enduit contient du ciment , les pierres ne sont plus réutilisables, le bâtiment n‘est plus que recyclable c‘est à dire réutilisable grâce à l‘introduction de technologie et d‘énergie en quantité). La première couche sera donc composée d’un mélange chaux-sable . La deuxième couche devra être plus tendre que la première pour les mêmes raisons, elle sera donc composée avec un sable plus fin et un dosage en chaux moindre. C’est pareil pour la troisième couche, le sable est encore plus fin et la chaux hydraulique est remplacée par de l’aérienne qui est plus tendre. A chaque couche l’épaisseur diminue car plus une couche est fine moins elle tire sur la précédente.

La dernière couche est réalisée avec de la chaux aérienne aussi parce qu’ elle est plus facile à travailler et à teinter. On dit qu’elle est grasse, elle s’ étale comme du beurre, et elle n’altère pas les pigments d’origine naturelle contrairement aux liants hydrauliques qui les affadissent.

Approche hygrométrique :

Les couches de mortier doivent être de plus en plus poreuses à mesure qu’on se rapproche de la surface. Avant la pose de l’enduit, l’eau peut remonter par capillarité ou phénomène électrostatique dans le mur puis

s’évaporer. Une fois l’enduit posé, l’eau va devoir traverser les trois couches avant de s’évaporer. Ce trajet n’est possible que si chaque matériaux traversé est plus perméant que le précédent. Nous allons donc essayer de poser une première couche d’ enduit plus perméante que le mur lui même. Sur un mur en pierre, on réalise un gobetis assez dosé en chaux hydraulique (1 pour 2 généralement) mais le plus fin possible. La deuxième couche doit être plus perméante que la première, on la dose donc moins en chaux et la troisième idem. On utilisera une chaux aérienne, plus respirante que l’hydraulique et on réalisera une couche plus fine que la deuxième. Cette logique est facilement applicable sur un mur en pierres dures, elle l’est moins sur un mur en terre. La terre étant le matériaux le plus perméant qui soit.

Les mortiers de terre
Destination : couche de dressage sur support terre, et ou couche de finition en intérieur ou sur façade protégée

Un enduit terre est composé de terre argileuse, de sables et éventuellement de fibres végétales, de cellulose ou d’autres adjuvants naturels et de chaux en faible quantité ( moins d‘1 dixième du volume total , s‘il y en a plus on parle d‘enduit à la chaux).

Un enduit terre contient en gros 1/5 d’argile et 4/5 de sable. La proportion varie suivant le support, la nature de l’argile (Smectite, kaolinite, monmorionite, illite etc) , sa teneur en alumine, la nature, la forme et la taille des grains de sable, la présence des fibres végétales fermentées ou non etc. Le nombre des facteurs est tel qu’il n’existe pas de recette universelle, les maçons réalisent donc des tests sur supports.

Nous allons réaliser des carrés d’enduit de 60 à 100 cm de coté avec des mortiers composés comme suit : 1 volume de terre, 0 volumes de sable ¼ de volume de paille, de l’eau

1 volume de terre, 1 volume de sable, ¼ de volume de paille, de l’eau 1 volume de terre, 2 volumes de sable ¼ de volume de paille, de l’eau 1 volume de terre, 3 volumes de sable ¼ de volume de paille, de l’eau 1 volume de terre, 4 volumes de sable ¼ de volume de paille, de l’eau 1 volume de terre, 5 volumes de sable ¼ de volume de paille, de l’eau.

Les 6 échantillons doivent plutôt être réalisés le même jour de façon à ce qu’ils sèchent avec les mêmes conditions météorologiques. Il est aussi préférable que le mélange choisi soit appliqué dans les mêmes conditions météo que lorsque l’échantillon a été réalisé. Voir chapitre 1 paragraphe 3 Environnement du chantier.

Les échantillons sur-dosés (contenant trop d’argile) vont craqueler peut-être même se recourber en arrachant le support. Les échantillons sous-dosés vont fariner : ils auront une consistance pulvérulente et la couche suivante aura une résistance à l’arrachement quasi nulle.

Il faudra donc choisir le bon dosage pour l’étaler sur la totalité du mur. Certaines terres notamment les monmorionites riches en smectique conviennent mal à la maçonnerie elles ont des molécules courtes avec beaucoup de surface de contact, elles se chargent d‘énormément d‘eau. Le cas est très peu fréquent dans l’Isère. Après quelques chantiers le maçon réduit le nombre d’échantillons à 2 ou 3. Un maçon expérimenté travaillant dans un secteur géographique réduit trouve le bon dosage en manipulant la terre dans sa main. Un tel maçon ne fait qu’un seul test pour vérifier son dosage.

Préparation du mortier de terre : Vu la longueur du texte qui suit, la préparation peut paraître complexe. Ce n’est pas le cas, c’est même une opération agréable mais j’ai choisi de préciser certains points suites aux questions récurrentes de confrères et d’auto-constructeurs . Plus le maçon en sait plus il peut faire évoluer son savoir-faire.

Le sable peut être un mélange de sable siliceux, calcaire ou autre et de sable pouzzolanique ce dernier allège l’enduit et favorise sa perméance.

Pour la couche de dressage choisissez un sable grossier : granulométrie 0 à 4 ou 5 ou même 6 mm. Le sable est lavé ou non lavé (sable sauvage). Un sable non lavé contient ses propres argiles ce qui n’est pas forcément gênant .Un sable ne doit pas contenir d’argile si on le mélange à du ciment , aussi certaines argiles sont incompatibles avec certaines chaux. . Le test indiquera si le mélange global convient.

L’ajout de chaux dans un mortier de terre n’est à pratiquer que si tous les tests sont insatisfaisants, la chaux réduisant la perméance de l’enduit. .

La paille n’est pas indispensable mais elle augmente la résistance mécanique de l’enduit, et limite le craquellement au séchage, idem pour la cellulose, l’adjonction de paille permet aussi d’utiliser des terres qui seraient inutilisables sans

Nous allons donc mélanger la terre avec du sable et de la paille de blé hachée en morceau de 1 à 7 cm ) Il est possible d’utiliser d’autres végétaux comme la fibre de maïs fermenté, la lavande , le chanvre, le tournesol etc mais la paille de blé est une des seules qui produit de la cellulose tout en restant structurelle.

Pour hacher la paille utilisez un broyeur agricole si vous en avez la possibilité sinon étalez la paille sur le sol et passez 2 à 3 fois avec une tondeuse à gazon. Vous trouverez également de la paille hachée dans le commerce. (Une botte 30 x 50 x 100 cm se vends 1€50 à 3€ environ en 2009.)

La paille s’utilise avec son eau de macération. : Il est préférable de faire tremper la paille quelques jours dans de l’eau afin de favoriser la dispersion de la cellulose qu’elle contient dans l’enduit. La paille doit fermenter (elle dégage une odeur d’ensilage ou de choucroute, forte mais supportable) et non pas pourrir (odeur insoutenable donnant la nausée). La cellulose de la paille de blé (entre autre) rend l’enduit plus plastique lors de son étalage et combinée à certaines argiles augmente considérablement la résistance de l’enduit au ruissellement (qui peut se produire en cour de chantier avec de la pluie battante). Une pratique comparable est courante en Afrique (dans les rares régions où la colonisation européenne n‘a pas fait disparaître les savoir-faire artisanaux, lire «Construire avec le peuple» de Hassan Fathy), elle consiste à fabriquer l’enduit avec des bouses de vaches (contenant de l’herbe fermentée) ou avec de l’eau de macération de bois tannique comme le sont le chêne ou le châtaigner en Europe. La présence de la cellulose dans l’enduit diminue très peu sa perméance, la cellulose ne devient étanche que lorsqu’elle est gorgée d’eau.

La terre

Pour des raisons économiques et écologiques il faut essayer de trouver de la terre le plus près possible du chantier.

La terre issue du percement d’une ouverture est couramment utilisée. S’il n’y a pas de travaux de gros œuvre prévus sur le chantier il faut chercher de la terre juste sous la couche de terre végétale. Cette recherche est souvent fructueuse en plaine, moins en montagne. Dans le cas ou aucune de ces méthodes ne donne satisfaction il faut chercher de la terre un peu plus loin, n’hésitez pas à demander sur les chantiers de travaux publics, les chauffeurs des camions de T.P. ou des terrassiers vous livreront à domicile quelques tonnes de terre pour une somme modique .(10 à 30 € la tonne en 2009) Si vous ne trouvez par de terre dans un rayon de vingt, trente kilomètres autour du chantier adressez-vous à des commerçants spécialisés (préférez les terres de la région à celles qui viennent de l’autre bout de l’Europe). Si la terre parcourt des centaines de kilomètres ce n’est peut-être pas le matériaux qu’il faut choisir. De toute façon il y a forcement de la terre à enduire à moins de 100 km de votre chantier. Dans tous les cas allez voir la terre et faites les tests sur support avant de la faire livrer sur la chantier.

Il faut mouiller l’argile le plus longtemps possible à l’avance. Parfois il faut la tamiser si la terre contient des graviers de plus de 10 mm de diamètre. La terre sèche doit être broyée pour casser les mottes, vous la jetez ensuite avec une pelle sur un tamis de 1 m par 2 posé à 45° contre un mur ou une paire de poteaux. La terre humide doit être soit séchée, soit mise à tremper, passée au malaxeur pour en faire de la boue que vous verserez lentement sur un tamis robuste. Cette méthode demande beaucoup d’énergie mais ne fait pas de poussière.
Le mélange doit avoir une consistance pâteuse suffisamment humide pour être étalable au platoir ou jetable à la truelle. Un mélange trop mouillé sera difficile à appliquer et à talocher, il craquellera anormalement au

séchage. La quantité d’eau à ajouter dépend de la quantité d’eau contenue dans les différents ingrédients et de la nature des argiles, une kaolinite à besoin de moins d’eau qu’une argile smectique.

Mortiers à la chaux hydraulique
Dénomination européenne N.H.L suivi d’un nombre qui indique en pascals la résistance à la compression du mortier. Ce chiffre est affiché par le fabricant, il n’est pas contrôlé par le CSTB. Exemple NHL 3,5 signifie Natural Hydraulique Lime résistance 3,5 pascal.

Destination :

Couche d’accroche et de dressage. Évitez l’usage en pied de mur surtout en zone humide. Couche d’accroche ou gobetis : 1 vol de Chaux , 1 à 2 vol de sable lavé 0/4 ou 0/5 Rejointoyage destiné à être recouvert : 1 vol de Chaux, 2 à 2,5 vol de sable.

Rejointoyage destiné à rester apparent dit aussi enduit à pierres vues : 1 vol de Chaux , 3 vol de sable. Cet enduit quand il est bien fait, imite un enduit extérieur qui usé par le temps laisse apparaître les pointes des pierres.

Il existe de la chaux adjuvantée de ciment ou de résine : sur le sac vous lisez NHL 2 Z , NHL 3,5 Z, ou NHL 5 Z. Ces chaux sont à éviter pour les enduits sur le bâti ancien en raison de leur faible perméance.

Mortiers à la chaux aérienne
Dénomination européenne C.L qui signifie Carbonic Lime Destination :

Couche de finition, ou mortier chaux plâtre, Mortiers chaux sable pouzzolane pour les soubassements (enduit en pied de mur)

Le mortier de chaux aérienne et sable courant peut avoir une résistance très faible (surtout avec de la chaux en poudre. Il est vivement conseillé de mêler au sable courant une part de sable de pouzzolane du massif central ou de pierre ponce d’importation, (Italie ou plus à l’Est) surtout si le sable courant ne contient pas de silice.

Le mélange se fait dans les proportions suivantes :

1 volume de chaux en pâte , 1 volume de sable pierre ponce ou pouzzolane, 3 volumes de sable courant. Plus la proportion de sable volcanique est élevée, meilleure est la qualité de l’enduit. Il n’est tout de même pas nécessaire de mettre plus de la moitié de sable volcanique dans le sable.

Si vous êtes obligé d’utiliser de la chaux en poudre choisissez la recette suivante :

1 volume de chaux en poudre , 1 volume de sable pierre ponce ou pouzzolane, 2 volumes de sable courant.

La dernière couche peut être teintée dans la masse , peinte à fresque ou badigeonnée. Vous pouvez même utiliser plusieurs de ces méthodes à la fois. De nombreux ouvrages expliquent en détail des différentes façons de procéder.

Mortier chaux/prompt
C’est un mortier à prise rapide qui permet d’associer une bonne perméance et une certaine dureté. Il a divers usages : arêtes saillantes, montage de boisseaux de cheminée etc.

Les proportions utilisées varient suivant les maçons. Voici deux exemples de dosage utilisés pour bâtir des arêtes saillantes:

1 volume de prompt , 1 volume de sable. Mortier très rigide

1 volume de chaux hydraulique NHL 2 ou NHL 3,5, 1 volume de prompt, 2 volumes de sable.

Mortier plus souple

A utiliser en intérieur ou en extérieur. Mortier de couleur brune pouvant tirer sur le vert ou le gris.

Le chaux/plâtre
Ce mortier est utilisé depuis plusieurs siècles.

Il permet de réaliser l’enduit des embrasures, et de bâtir les arêtes saillantes. Rapidité du séchage, stabilité du volume au moment de la prise (pas de gonflement qui pourrait déformer les menuiseries, avec le plâtre seul, pas de retrait qui pourrait laisser un courant d’air avec la chaux seule)

Choisir un plâtre peu ou non adjuvanté.

1 volume de chaux aérienne en poudre ou 2/3 de volume de chaux aérienne en pâte, 2 volumes de sable, 3 volumes de plâtre.

A utiliser en intérieur ou sur des façades non ou peu exposées à la pluie. Mortier de couleur blanche

3.4 Fibrer le mortier

Pourquoi?
L’introduction de fibres dans le mortier est destinée à augmenter sa résistance à la traction. Un enduit qui « passe » devant une fissure du mur est soumis à des efforts qui peuvent provoquer une fissure de l’enduit. Les fibres utilisées avant l’ère industrielle étaient à ma connaissance du poil de vache, on en trouve dans les enduits du XIXe. Aujourd’hui vous avez le choix entre les soies de porc 5/ 6 cm de long, les fibres synthétiques, plus courtes et éventuellement des pailles diverses. Voir paragraphe calicotage 4.2.3

Comment?
Il faut introduire les fibres dans la gachée en prenant garde qu’elles ne restent pas par paquets surtout pour les soies de porc qui restent collées ensemble.

Chapitre 4 : Les 6 étapes pratiques

Calfeutrement

Les menuiseries ainsi que les vitres doivent être protégées durant toute la durée du chantier. La protection doit éviter

D’une part les taches de mortier sur les parties bois surtout si elles ne sont pas destinées à être peintes. (La mode, lancée à partir de1948 suite à la mise en place du plan Marshall, consistant à ne pas peindre les menuiseries extérieures a pour seul objectif de favoriser la vente des vernis synthétiques et augmenter la fréquence du renouvellement des menuiseries.)
Une menuiserie peinte se conserve plusieurs siècles et ne se tache pas lors des ravalements de façade. Les huiles naturelles, les vernis synthétiques, lasures ou tous autre revêtements transparents ou translucides ne protègent pas le bois des rayonnements solaires ni des taches de mortier .

D’autre part les impacts sur la menuiserie dus à la chute de l’ancien enduit lors de sa dépose. S’il y a un risque de chute de l’enduit par grosses plaques il faut protéger les menuiseries avec des planches, des plaques de contreplaqué, des panneaux de chantier ou autre.

Le calfeutrement couramment adopté consiste à fixer à l’aide de rubans adhésifs un film plastique sur les menuiseries. Il faut faire attention à ce que le ruban adhésif ne gène pas l’application de l’enduit. Il doit être placé à 2 cm environ du support à enduire, le tableau de la fenêtre. Vous laissez donc une bande de bois non protégée de deux centimètres de large. Si vous ne laissiez pas assez de place à l’enduit, le ruban adhésif sera partiellement recouvert et vous arracherez l’enduit neuf en retirant le ruban.

Il faut calfeutrer les connections électriques et les réseaux divers pour ne pas les endommager et pour des raisons de sécurité : les connections électriques situées à plusieurs mètres de haut ne sont pas toujours bien isolées, les risques d’électrocution directe ou via l’échafaudage sont réels.

Les éléments décoratifs , cloches, sonnettes, luminaires, inscription en fer forgé etc., sont à déposer et à remettre au cours de la réalisation de l’enduit : voir § 2.2 Ch 4 sauf si ces éléments sont correctement fixés et ne gênent pas la pose de l’enduit.

La vérification des calfeutrements et leur entretient doit être effectuée tout au long du chantier.

Purge

La dépose de l’enduit est souvent accompagnée de reprise de maçonnerie lourde, charpente, couverture si nécessaire, et de la dépose des diverses ferrures et autres décorations fixées à la façade.

Dans quel cas déposer l’enduit en place?
Lorsqu’il est trop étanche à la vapeur d’eau , en particulier pour le pisé.
C’est le cas lorsque : soit il se détache par plaque, soit il est couvert de salpêtre, dans ces deux cas il est très dur à rayer.

Exemples de mortier à faible perméance :

Ciment + sable
Chaux + ciment + sable
Chaux + charge + résine+ divers : (les « Prêt à l’emploi »). La charge est une poudre inerte, issue de l’industrie souvent un déchet, destinée à remplacer le sable.
Résine + charge + divers,
Ces enduits ne permettent pas à l’eau qui remonte dans le mur par capillarité de s’évaporer. En présence de tels enduits l’eau sort par l’autre coté du mur en déposant des sels minéraux lors de son évaporation (salpêtre) ou pousse l’enduit jusqu’à faire tomber une plaque. Lorsqu’une plaque est tombée le mur peut sécher, la circulation de l’humidité redevient normale. La pratique consistant à noyer dans l’enduit un grillage fixé au mur avec des pointes de 200 mm est à proscrire. Un tel dispositif n’empêche pas réellement l’enduit de se décoller , il le maintient à peu près en place, ce qui augmente le taux d’humidité du mur qui, lorsque le sous-sol est constamment humide, conduit à l’affaissement du mur et l’effondrement du bâtiment en passant par les étapes préalables, de moisissure, végétalisation, mauvaises odeurs, détérioration des doublages, enduits , isolations intérieures, et même des poutraisons.

Lorsqu‘il est trop rigide
Les bâtiments en pisé, comme en pierres, bougent, se dilatent et se contractent au fil des saisons selon des

coefficients bien supérieurs à ceux des enduits contenant du ciment ou des résines synthétiques. Certains enduit résinés sont souples comme le R.P.E. (Revêtement Plastique Épais) mais ils sont totalement non respirant ce qui interdit leur utilisation sur les bâtiments anciens non pourvus d’une barrière contre les remontées d’humidité.

Lorsque l’enduit adapté est incomplet ou endommagé par divers interventions humaines. Les enduits à la chaux naturelle pure trop vétustes doivent être déposés également car ils supportent rarement le poids d’un nouvel enduit. Ce sont les chantiers les plus agréables.

La purge proprement dite
Cette dépose doit se faire avec des précautions pour le bâtiment autant que pour les ouvriers.

Lorsqu’un enduit ciment tombe par plaques sous la poussée de l’eau contenue dans la mur, il emporte quelques centimètres de pisé, certaines zones ont partiellement été ré-enduites plusieurs fois depuis les années 50 au cours desquelles les bâtiments ont reçu leur première couche d’enduit inadapté. Il en résulte que le dernier enduit ( souvent farci des morceaux des enduits précédents ) mesure parfois plus de 20 cm d’épaisseur. Il est devenu un élément structurel du mur. La dépose d’un tel bloc de béton doit être considérée comme une opération de reprise en sous œuvre du gros œuvre. Voir paragraphe 2.3 du même chapitre.

La purge évacuation d’un enduit ciment , résiné, ou bâtard demande 10 à 30mn par m² (parfois plus) et génère un volume de gravats deux fois supérieur au volume initial. Le travail est généralement réalisé à l’aide de marteaux piqueurs électriques ou pneumatiques de 2 à 5 kg.

La purge évacuation d’un enduit à la chaux demande 5 à 20 mn par m² et génère un volume de gravats 1,2 à

2 fois supérieur au volume initial. Le travail est généralement réalisé avec une truelle ou un marteau à piqueter (couramment appelé piolet)

Dépose des accessoires.

Les façades comportent des décorations ainsi que des équipements techniques comme des gaines d’alimentation électrique, téléphonique ou autre. Ces divers éléments sont plus ou moins bien scellés dans les murs. La plupart se descelle lors de la dépose de l’enduit.

Pour ce qui est des décorations non reliés au réseaux électrique (cloches, déco fer forgé statuette , retirer les

, stockez les au sec et re-scellez les avant d’étaler la première couche)

Pour une marquise choisissez un scellement à 15/20 cm de profondeur avec un mortier prompt-sable dosé à 1 pour 1, pour les plus petits éléments, scellez un parallélépipède de bois de sapin (un tampon) «farcis» au fond et éventuellement sur les cotés, de pointes de 80 mm plantées en guêpe* avec du plâtre gros qui vous permettra de visser l’élément sans risquer d’endommager l’enduit en essayant d’y fixer une cheville à matériaux pleins. Certaines chevilles industrielles de grande taille fonctionnent dans le pisé mais le résultat est toujours incertain. Vous prendrez soin de repérez votre tampon bois en y plaçant une vis ou en mesurant sa distance par rapport à d’autre éléments. Le tampon est destiné à être recouvert par les trois couches d’enduit.

Pour ce qui est des décorations reliées au réseau électrique , coupez l’alimentation depuis le tableau, déposer l’équipement électrique et isolez soigneusement les fils s’ils sont nus ou la fiche de connexion avec du ruban adhésif et un morceau de bâche si nécessaire. Ré-alimentez depuis le tableau uniquement si le circuit électrique vous sert par ailleurs. Parfois l’équipement n’est pas déconnectable, vous l’emballez sur place.

Pour ce qui est des alimentations électriques téléphoniques ou autre. PRUDENCE !!!Voir §4.1. Laissez les si possible en place. Si les fils sont déjà isolés, augmentez la protection avec du film plastique sec et du ruban adhésif , si les fils sont à nu, faites appel au service responsable pour les ré-isoler et éventuellement les déplacer ou re-sceller les fixations. Cette prise de contact est parfois complexe, elle demande et de la patience et parfois du sang froid. En règle générale, les scellements EDF tiennent convenablement.

4.2.3. Reprise de maçonnerie
Les reprises de maçonnerie s’effectuent en sous-œuvre c’est à dire avec du bâti au-dessus, la première chose consiste à s’assurer que ce qu’il y a au-dessus continuera à tenir une fois la partie défectueuse déposée. Dans le cas ou ça ne tient pas il faut étayer.

Cette reprise est effectuée avec du pisé pour un mur en pisé si vous avez la place de coffrer et de manipuler une dame ou avec des matériaux ayant des coefficients de perméance et de souplesse proches de ceux du pisé comme l’adobe ou le Bloc de Terre Comprimé. En l’absence de B.T.C ou d’adobe (bloc de terre crue non comprimé) il est possible de réaliser les réparations avec des briques de terre cuite ou des pierres montées avec un mortier de terre. Dans le cas ou il s’agit d’une réparation du soubassement ou de mur en pierre hourdée à la chaux , remontez le mur en pierres hourdées à la chaux.

Les fissures structurelles.

Les fissures détectées avant la dépose de l’ancien enduit ou après celle-ci doivent subir un traitement particulier. Les fissures structurelles ont principalement trois origines. Charpente vieillissante, murs trop humides ou sol instable. Pour les deux premières causes il est conseillé d’y remédier avant d’effectuer les travaux d’enduit.

Les fissures doivent être calicotées. Cette opération consiste à étaler sur la fissure une bande de toile de jute d’un mètre de large environ , d’un autre végétal ou de toile synthétique la maille ne doit pas être inférieure à 5 mm (granulométrie max du sable) ni dépasser 5 cm. Il faut étaler un enduit particulièrement mouillé, tremper la toile dans une barbotine de terre puis la plaquer sur la fissure à l’aide d’un rouleau à peindre avant de talocher l’ensemble. Il est conseillé d’effectuer cette opération à deux avec des morceaux de toile de 3 m² au maximum. Il est possible, de placer contre le mur, à cheval sur la fissure, une bande de 30 cm de large de papier sulfurisé. Cette opération (à réaliser avant la pose de la toile de jute) a pour effet de désolidariser l’enduit du mur sur une zone qui couvre 15 cm à gauche et à droite de la fissure et ainsi de le faire «travailler» sur une surface bien plus grande que s’il était appliqué directement sur la fissure ce qui augmente ses chances de ne pas laisser réapparaître la fissure.

Arêtes saillantes et tableaux

Cette tâche consiste à construire les arêtes saillantes aux angles du bâtiment et à réaliser des tableaux avec arêtes saillantes autour des ouvertures et niches. Ces arêtes donnent de la rigidité esthétique aux façades ainsi qu’à leurs percements. Mais surtout c’est sur ces arêtes que viendra mourir l’enduit.

Il faux fixer sur la façade à l’aide de chevillettes des planches ou des règles alu, bien propres, en leur donnant de l’ouverture.

Le mortier choisi est un mélange de ciment prompt de chaux et de sable. Voir dosages au chapitre3, les mortiers §3.2.4

Pour les fenêtres bien abritées sous la passée de toit vous pouvez faire les arêtes et tableaux au mortier chaux /plâtre §3.2.5

Le mortier est jeté à la truelle, bien poussés au fond des règles puis taloché.

Les tableaux des fenêtres sont réalisés en même temps que les arêtes saillantes avec le même mortier

Fixation des différents accessoires

Voir § 4.2 Dépose pour les enduits extérieurs

Voir chapitre 5 pour les enduits intérieurs

Pose des trois couches d’enduit.

L’ancien enduit est déposé, les éventuelles réparations de gros œuvre sont effectuées , les arêtes saillantes dressées , les tampons bois et scellements divers effectués, Vous allez commencer à enduire.

Votre support est poussiéreux. La première opération consiste à enlever cette poussière en soufflant avec un compresseur ou en la brossant avec une brosse chien-dent dite lave-pont. L’arrosage massif est déconseillé pour le pisé sur les autres supports, il est possible en prenant garde de ne pas introduire d’eau à l’intérieur ou ne pas fragiliser un mur déjà vétuste.

. Le soubassement
Le soubassement du mur en pisé
Lorsque le mur est en pisé il a un soubassement en maçonnerie (voir §2.1.a))

Le soubassement et le corps du mur doivent recevoir des enduits différents. Celui du soubassement doit être plus résistant aux chocs et plus perméant. Il est constitué par exemple d’1 volume de chaux aérienne en pâte, de 2 volumes de pierre ponce et de 2 volumes de sable courant 0/3. Réalisez à trois jours d’intervalle deux à trois couches de ce mélange en réduisant pour chaque couches la granulométrie des sables.0/5 pour la première, 0/3 pour la dernière. Dans le cas ou vous ne trouvez pas trois granulométries de sable différentes contentez vous de deux, la couche du milieu étant réalisée avec un mélange de sable gros et de sable fin.

L’enduit de soubassement ne doit pas toucher le sol. Il doit commencer à quelque cm du sol extérieur. Soit vous fixez provisoirement au mur au niveau du sol un tasseau bois qui vous permet d’arrêter l’enduit proprement soit, une fois le chantier terminé vous coupez l’enduit à la disqueuse (disque à matériau ou disque diamant diamètre 23 cm). L’enduit ne doit pas toucher le sol pour éviter les remontées capillaires et favoriser l’évaporation de l’eau contenue dans le mur. Dans le cas où il y a un trottoir béton ou une route goudronnée il vaut mieux que l’enduit touche le sol sinon l’eau, stagnant sur la surface dure, humidifie le mur. Assurez vous que la pente ne verse pas vers le mur, puis donnez quand même un coup de disqueuse pour que l’eau ait une chance de s’évaporer.

Le soubassement du mur en maçonnerie de pierre
Suivant les types de maçonnerie de pierre il n’y a pas forcement de différence entre le soubassement et le corps du mur, il est tout de même intéressant pour limiter les problèmes d’humidité d’enduire le soubassement comme celui d’un mur en pisé. La hauteur du soubassement, (si elle n’est pas dictée par une différence de qualité de maçonnerie) est fixée par le maçon. Les données à prendre en compte sont d’ordre technique il s’agit de la hauteur de rejaillissement de l’eau de pluie et d’ordre esthétique, on choisit souvent de faire monter l’enduit de soubassement au niveau du bas des fenêtres.

Le soubassement du mur blocs préfabriqués (agglos ou briques)
Les murs en blocs préfabriqués ont généralement été pourvus d’une barrière contre les remontées d’humidité, un enduit différent en pied de mur n’est donc pas nécessaire. Pour des raisons esthétiques (En clair pour faire comme si la maison était ancienne) on réalise un enduit de couleur ou de nature différente en pied de mur. Soit un enduit comme décrit pour le soubassement pisé soit une enduit de corps de mur sur support pierre comme décrit plus bas. Attention, l’enduit ne doit pas toucher le sol.

Le soubassement des murs à ossature bois
Il existe une grande variété de murs à ossature bois, on ne peut pas toujours les enduire. Dans le cas ou une partie en maçonnerie supporte l’ouvrage en bois se référez aux paragraphes ci dessus.

. Corps du mur.

Corps du mur de pisé
Première couche (support pisé)
Terre + sable.

Cette couche est nécessaire uniquement si le support est dégradé:

Exemple : vous avec déposé un ancien enduit en dégradant le support (arrachage de plus d’1 centimètre d’épaisseur du pisé)

ou le pisé est érodé ce qui arrive parfois en bord de route ou dans des conditions d’exposition à la pluie anormales ou autour d’éléments durs comme des reprises inadéquates au ciment.

Préparation du mortier de terre : §3.2.1

Vous pouvez l’étaler au platoir ce qui ne demande pas de compétence particulière mais qui est très physique ou le jeter à la truelle avant de la talocher ce qui demande au maximum quelques heures d’entraînement. Certaines pratiques consistent à étaler l’enduit au platoir sans le talocher puis à le rayer horizontalement avec un platoir dentelé, il est plus courant de le talocher après l’avoir jeté ou étalé avec une taloche en bois de 27 x 32 cm environ. Cette taille de taloche permet d’obtenir une planéité suffisante pour satisfaire la plupart des commanditaires sans que l’épaisseur de la première couche ne dépasse 4, 5cm dans les parties les plus en creux . Elle correspond à la planéité obtenue en dressant le mur avec une règle de 1 m. Le fait de dresser un enduit à la règle de deux mètres augmente trop son épaisseur et nuit à sa qualité comme expliqué plus haut. Le talochage permet également de resserrer l’enduit au fur et à mesure que l’eau qu’il contient s’évapore ou est absorbée par le mur.

Cette couche de mortier de terre est destinée à rétablir la planéité initiale et à assurer une absorptivité à peu près constante, cela est aussi nécessaire si certaines parties du mur sont réalisées avec d’autres matériaux que le pisé. Agglomérés de ciment, mâchefer, briques, galets, pierres, etc.

(Sur les autres supports , la couche de dressage appelée aussi renformi est réalisé en deuxième couche)

La deuxième couche (support pisé)
Lait de chaux + Gobetis chaux hydraulique

Après séchage de la première couche nous allons appliquer la deuxième. La durée du séchage varie selon les conditions climatiques. Quelques jours au minimum à deux semaines. Pour appliquer la couche suivante il faut que l’enduit ai effectué son retrait. Il a éclairci et les taches d’humidité ont toutes disparues.

Exécution de la deuxième couche : Il faut se munir de deux récipients, un seau contenant un lait de chaux composé d’un volume de chaux hydraulique pour deux à quatre volumes d’eau et une auge de maçon (couramment appelée gamate) contenant un gobetis composé de 1 volume de chaux hydraulique pour 1 à 2 volumes de sable lavé 0/3 ou 0/4.

Vous étalez sur 1 m² environ le lait de chaux à l’aide d’une brosse à encoller le papier peint et immédiatement après vous jetez le gobetis sur le même m².

Dans le cas ou le pisé est relativement lisse (moins de 1 cm de pisé manquant), vous appliquer directement la couche lait de chaux + gobetis. Certains maçons étalent même directement la troisième couche. Cette pratique était courante au XIXe siècle en Isère. Il semble que cet enduit mono couche ait toujours été étalé au moins un an après la réalisation des murs.

La couche de finition (support pisé) :
Chaux aérienne + sables.

Voir différentes recettes en annexe

Cette couche est celle qui va se voir, vous avez donc différentes possibilités de finition, plus ou moins lisses, plus ou moins teintées…

Les raccords

Il vaut mieux éviter les raccords dus aux pauses des maçons en milieu et fin de journée. Si la façade est trop grande pour être enduite dans la demi journée vous êtes obligé de faire des raccords. D’une part vous les réaliserez de la meilleure manière possible d’autre part vous choisirez les emplacements de façon à ce qu’il soient discrets. Pour réaliser un raccord, quelques minutes avant la pause vous tracez à l’aide d’une règle et d’une pointe sèche. Puis avec une truelle ou une langue de chat vous allez coupez votre enduit à 45° le long du tracé, le raccord se fera assez facilement, vous pouvez pulvériser de l’eau le long du trait à la pause et à la reprise. Essayez de faire les raccords entre deux fenêtres proches, derrière la décente d’eau pluviale, ou autres fluides.

Corps du mur en maçonnerie de pierres
Première couche (support pierres)
Suivant l’aspect de votre mur, cette première couche est plutôt un gobetis ou plutôt un rejointoyage, elle est souvent un peu des deux.

Le mur est constitué de pierres de taille parfaitement jointives, vous jetez à la truelle un gobetis composé de 1 vol de chaux hydraulique et 1 à 2 volumes de sable 0/4 ou 0/5 mm lavé, consistance soupe de pâte dans la gamate. Vous raclez les sur-épaisseurs avec la tranche de la truelle que vous rejetez plus loin.

Le mur est constitué de moellons de pierres avec de jolies faces, parfois rectifiées par le maçon . Vous jetez un gobetis sur les faces et vous garnissez les joints avec un mortier de consistance pâteuse composé de 1 vol de chaux hydraulique et 2 volumes de sable 0/4, 0/5 mm lavé ou non lavé. Au fur et à mesure de l’avancement du travail nous passez un coup de taloche sur votre rejointoyage afin qu’il ne vienne pas en sur-épaisseur du gobetis.

Le mur est constitué de galets rond ou de pierres sans faces (maçonnerie très rustique). vous garnissez les joints avec un mortier de consistance pâteuse composé de 1 vol de chaux hydraulique et deux volumes de sable 0/4, 0/5 mm lavé ou non lavé. Au fur et à mesure de l’avancement du travail nous passez un coup de taloche sur votre rejointoyage afin qu’il ne vienne pas en sur-épaisseur devant les parties saillantes des pierres . Si les joints sont larges et profond de plus de 3 ou 4 cm, vous garnissez votre rejointoyage de morceaux de briques ou de tuiles de terre cuite.(ils assècherons votre mortier, sans quoi, il risque de dégouliner sous son propre poids)

Deuxième couche (support pierres), Dite couche de dressage ou renformi.
Choisissez un sable légèrement plus fin que pour la première couche ou mélangez votre sable 0/5 avec du 0/3 ou du 0/2.

Préparez un mortier pâteux composé de 1 vol de chaux hydraulique (la même que pour la première couche ou une plus tendre) et 2,5 vol de sable.

Après avoir arrosé le mur, vous jetez le mortier à la truelle vous l’étalez sommairement sur 7 à 8 mm d’épaisseur puis vous le talochez jusqu’à ce qu’il atteigne une épaisseur supérieure d’un millimètre à la granulométrie supérieure du sable : une couche fera 6 mm pour un sable 0/5 mm. Si vous vous rapprochez trop de la granulométrie du sable, les grains se coincent sous la taloche et rayent votre enduit. Cette couche doit avoir un bonne allure, elle peut comporter des raccords mais par de marche supérieure à 2 mm.

Laisser deux à trois jours de séchage entre chaque couche.

Couche de finition (support pierres)
Préparez un mortier pâteux composé de 1 vol de chaux aérienne en pâte (ou 1 ,33 vol de chaux aérienne en poudre), 1 vol de sable de pierre ponce ou pouzzolane, et 3 volumes de sable courrant 0/3 lavé ou non lavé (pour les sables non lavés procédez à des essais préalables, la présence d’argile peut vous faire modifier le dosage).

Ajoutez éventuellement du pigment. Exemple de dosage : 1 litre d’ocre jaune pour 20 litre de chaux en pâte

: beige lumineux.

Après avoir arrosé le mur, vous jetez le mortier à la truelle vous l’étalez sommairement sur 4 à 5 mm d’épaisseur puis vous le talochez jusqu’à ce qu’il atteigne une épaisseur supérieure d’un millimètre à la granulométrie supérieure du sable : une couche fera 4 mm pour un sable 0/3 mm. Si vous vous rapprochez trop de la granulométrie du sable, les grains se coincent sous la taloche et rayent votre enduit. Cette couche doit avoir un bonne allure.

Corps du mur en blocs préfabriqués (agglos ou briques)
Première couche.
Même travail que sur des pierres de taille § 4.5.5.2.a Modifiez juste le dosage Vous jetez à la truelle un gobetis composé de 1 vol de chaux hydraulique et 1 volumes de sable 0/4 ou 0/5 mm lavé, consistance soupe de pâte dans la gamate. Vous raclez les sur épaisseurs avec la tranche de la truelle que vous rejetez plus loin. Le gobetis doit parfaitement dissimuler les joints, n’hésitez pas à augmenter son épaisseur à 10;12mm.

Deuxième couche.
Même travail que sur des pierres paragraphe § 4.5.5.2.b Vous devez juste arroser d’avantage sur de la brique, et évitez le soleil.

Couche de finition
Même travail que sur des pierres de paragraphe § 4.5.5.2.c

Corps du mur en ossature bois

L’enduit à la chaux sur ossature bois est un sujet de recherche, il y a plusieurs méthodes en usage aujourd’hui. Il n’y a pas de certitude quant à leur durabilité. L’enjeu est important puisqu’il concerne aussi bien les constructions neuves que les isolations par l’extérieur qui sont généralement sur ossature bois.

Les pratiques les plus courantes consistent à fixer sur l’ossature des panneaux de liège chauffé, de laine de bois haute densité (200 kg/m3) ou de roseau et d’y appliquer un enduit trois couches comprenant un trame (jute, téflon ou autre) généralement fixée sur le support entre la première et la deuxième couche. L’enjeu est toujours la condensation qui pourrait se produire sur cette couche soumise au froid, si les pare-vapeur intérieure ont des fuites, ce qui ne manque pas d’arriver.

4.6 Nettoyage, dépose des calfeutrements, retouches éventuelles.

La dépose des calfeutrements doit être effectuée avec soin, surtout si l’on a partiellement recouvert le ruban adhésif avec l’enduit. Il faut toujours garder un peu de mortier de finition pour réparer les petits accros que vous faites en démontant l’échafaudage ou en enlevant les protections diverses.

Prévoyez un voyage de gravats vers la déchèterie la plus proche. En fin de chantier il reste forcément un peu de sable, des bâches percées, des sacs et seaux de chaux vides.

Chapitre 5 Les enduits intérieurs

Les enduits chaux ou terre intérieurs sont en gros les mêmes que ceux placés à l’extérieur. Une simplification : il n’est pas nécessaire de réaliser un enduit de soubassement plus résistant, ni de monter des

échafaudages complexes (pentes, ou enjambant des constructions annexes)

La difficulté: il faut composer avec les autres corps d’état. Electricité et fluides, plomberie, poutraison solivage, carrelage, parquet, ferronnerie, plinthes, décorations diverses etc…

En hiver, prévoir une armée de spots, tube fluo de préférence (pas d’halogènes: trop fragiles, trop éblouissants et gros consommateurs d’énergie)

Enduits sur doublage en plaques

Vous pouvez appliquer les enduits à la chaux sur des plaques préfabriquées, carton plâtré ou mélange plâtre cellulose. Il faut commencer par étaler un après (disponible chez les commerçants) qui protège les plaques de l’humidité et crée un peu d’accroche mécanique.

Ensuite vous procédez comme sur un mur en briques en mouillant beaucoup moins et faisant des couches les plus fines possible. La travail n’est pas très agréable et le résultat toujours un peu décevant. Une pièce avec des doublage enduits à la chaux n’a pas le charme d’une pièce avec des murs enduits à la chaux.

Installation électrique

Le plus difficile à gérer est le positionnement des boîtiers électriques. Il faut les sceller au plâtre ou au mortier chaux-plâtre de façon à ce que la dernière couche vienne affleurer sur le bord de la boîte. Il faut donc que les boîtes soient en gros à deux cm en avant du mur à enduire. Si le mur est bien droit ça ne pose pas trop de problèmes à l’électricien (dans la mesure ou l’artisan est capable de sceller un boîtier au plâtre). Si le mur est « tordu » pour situer dans l’espace la position de la boîte il faut plaquer contre le mur une baguette de 1 m et placer la boite 2 cm en avant.

Plomberie

Comme pour les décorations de façade l’idéal consiste à sceller dans le mur des tampon bois destinés à recevoir les vis de fixation des tuyaux. Vous effectuez ensuite vos trois couches d’enduit, puis le plombier vient placer ses tuyaux. Si vous ne placez pas de tampon attendez vous à des poses de chevilles fastidieuses pour les murs en pisé ou en pierres avec dégâts éventuels sur l’enduit et multiple jurons du plombier dénigrant le matériau pré-industriel.

Ferronnerie

Procédez comme pour la plomberie sauf si des éléments (comme les mains courantes) doivent êtres directement scellés dans la maçonnerie. Dans ce cas l’élément métallique est scellé en premier, puis vous le calfeutrez et vous effectuez vos trois couches d’enduit.

Poutraison solivage

Votre plafond repose sur une poutraison bois. Les poutres et solives muraillères sont bien plaquées contre les murs il n’y a pas de problèmes. Souvent une nouvelle poutraison ne peut être plaquée sur les murs trop tordus. Il reste alors 1 à 2 cm de vide entre la poutre et les pierres. Il est presque impossible d’aller enduire entre la poutre et le mur. Votre jolie pièce de vie en matériaux sains risque de ce transformer en H.L.M. à cloportes ou autre parasite indésirables, poissons d’argent, mille-pattes, araignées etc. Vous allez donc coffrer sous la poutre avec une planche tablettée c’est dire adaptée à la forme des pierres ou du pisé du mur puis depuis l’étage au dessus vous coulez un plâtre ou un mortier chaux plâtre entre la poutre et le mur. Après décoffrage vous découvrez une surface blanche qui prolonge parfaitement la sous face de la poutre jusqu’au mur. Votre enduit vient s’arrêter contre sans problème.

Carrelage et parquets

Les carrelages peuvent être posés avant ou après les enduits intérieurs, chaque artisan devant prendre garde de ne pas endommager le travail de l’autre.

Les parquets doivent être posés après les enduits car il est très difficile de protéger un parquet surtout s’il n’est pas encore traité.

Plinthes

Vous pouvez réaliser des plinthes en enduit ciment sur les murs les moins droits vous enduisez très simplement sur la couche de finition avec un mélange pâteux composé de 1 vol de ciment blanc éventuellement teinté avec de l’oxyde synthétique et 3 vol de sable 0/3, ou vous fixez des plinthes bois sur des tampons préalablement placés. Les plinthes en carrelage sont du plus mauvais effets si les murs ne sont pas droits.

Décorations diverses.

Nous avons pris l’habitude depuis une quarantaine d’années de fixer les tableaux étagères , porte manteaux etc. directement dans les doublages. Ceci à l’aide de chevilles de conception industrielles appropriées. Dans les murs de terre ou de pierres il est difficile de fixer quoi que ce soit sans endommager l’enduit. On a recours au tampon bois pour les éléments prévus avant la pose de l’enduit. Pour ceux qui arrivent après il est préférable de fixer des suspentes en acier inox, en laiton ou en câble d’aciers aux poutres muraillères et d’y suspendre les éléments cités. Les étagères à suspendre sont en vente chez les marchands de meubles. Pour les tableau munissez vous d’un marteau , d’une pointe et d’un rouleau de fil de laiton (jaune) ou d’acier (gris).

Annexes

Quelques recettes

Enduit sur pisé

Couche de dressage : Un volume de terre, 0 à 5 volumes de sable + eau + ¼ de volume de paille de blé hachée;

Couche d’accroche

Première passe : le lait de chaux : 1 volume de chaux Hydraulique 2 à 4 volumes d’eau

Deuxième passe : Le gobetis ( à jeter au fur et à mesure de l’étalage de la première) 1 volume de chaux hydraulique, 1 à 2 volumes de sable lavé 0/3 ou 0/4 .

Couche de finition

1 Volume de chaux en pâte 1 Volume de pierre ponce, 3 Volume de sable lavé 0/4.

Pigment à doser suivant la méthode choisie.

Enduits de finition

Enduit teinté dans la masse

1 Volume de chaux en pâte (un sceau de 22/23 kg de chaux en pâte) 1 Volume de pierre ponce,

Volume de sable lavé 0/4 ,
Volumes de sable siliceux non lavé (Sable de Tamé dans la Drôme) 0/3 mm, 1,5 litre de pigment ocre jaune naturel.
Lorsque l’enduit a séché, une demi-heure à quelques heures après le talochage sa couleur est très atténuée par une couche de calcin, re talochez-le pour la faire disparaître attention à ne pas trop attendre, une fois trop sec vous l’endommageriez.

Vous obtenez un enduit de couleur beige des plus discret.

Enduit teinté dans la masse peint à fresque

1 Volume de chaux en pâte (un sceau de 22/23 kg de chaux en pâte) 1 Volume de pierre ponce,

Volume de sable lavé 0/4 ,
Volumes de sable siliceux non lavé (Sable de Tamé dans la Drôme) 0/3 mm, 1,5 litre de pigment ocre jaune naturel.
Une fois le talochage effectué vous placez dans un pulvérisateur à traiter les cultures 8 litres d’eau, 1 litre de pigment en poudre ocre jaune naturel. Pulvérisez la solution (en remuant fréquemment le récipient) en passant deux fois deux couches croisées. Laissez ¼ d’heure entre le premier et le deuxième passage. Ce laps de temps vous permettra de constater que certaines parties ont plus pris la couleur que d’autres, la deuxième couche permet en insistant plus sur les taches claires, d’uniformiser la couleur de la façade.

Vous obtenez un enduit de couleur Jaune vif .

Il vaut mieux teinter dans la masse une enduit peint à fresque sinon le moindre accro laisse apparaître le blanc du mortier ce qui est du plus mauvais effet.

Vocabulaire

Adobe. Bloc à bâtir moyennement porteur en terre crue coffrée dans un moule bois ou métal légèrement tassée à la pelle ou à la truelle. Résistance 4 à 6 kg/cm²
Bloc de béton cellulaire : Bloc porteur et isolant obtenu par le mélange de chaux aérienne et de produit alumineux.
Bloc aggloméré de béton : Bloc creux, pleins ou semi-plein porteur non isolant moulé et comprimé, obtenu d’un mélange de sable, de gravier et de ciment. Ces blocs sont abusivement appelés Moellons ou parpaing.
Boutisse. Pierre ayant une de ses faces courtes en parement
BTC. (blocs de terre comprimée) Bloc à bâtir moyennement porteur en terre pressée ou extrudée souvent adjuventée de ciment dans un moule métal . Il s’agit d’un produit de culture industrielle. Charge : Poudre inerte utilisé dans la composition des peintures ou des revêtements plastiques épais pour rendre opaque, une peinture sans charge est un « lasure »
Chaux aérienne : Chaux obtenue par la cuisson aux alentours de 900°C d’un calcaire contenant 0 à 8 % d’argile. La chaux aérienne seule ne prend pas sous l’eau.
Chaux Hydraulique Chaux obtenue par la cuisson aux alentours de 900°C d’un calcaire contenant 8 à
20 % d’argile. La chaux hydraulique prend sous l’eau d’où son nom

Embrasure. Surface correspondant à l’épaisseur du mur à l’intérieur d’une porte ou d’une fenêtre
Feuillure. Surface parallèle au mur située au milieu de son épaisseur, destinée à recevoir la menuiserie. La feuillure se situe entre le tableau et l’embrasure.
En guêpe : Les pointes plantées en guêpes sont chacune orientée dans une direction différente afin de rendre l’arrachement plus difficile.
Moellon. Pierre approximativement dressée, présentant parfois une face plane, par opposition à la pierre de taille.
Parpaing. Pierre traversant le mur, visible de chaque coté du mur
Panneresse : Pierre ayant une de ses faces longues en parement, parfois appelée carreau
Perméance : Capacité d’un matériau à se laisser traverser par un flux d’air humide.
Tableau : Surface correspondant à l’épaisseur du mur à l’extérieur d’une porte ou d’une fenêtre
Tampon bois: Elément en bois tendre, scellé dans un mur , affleurant la surface, pour recevoir des vis destinées à fixer des muraillères, des plinthes ou des éléments de décoration.

Document rédigé par Laurent Marmonier Avec la collaboration de